jeudi 9 juin 2016

Comte Frédéric de Mérode

Le comte Frédéric de Merode, né à Maastricht le 9 juin 1792, est un volontaire de la Révolution belge, frère de Félix de Merode, membre du Gouvernement provisoire.
Engagé dès septembre 1830 dans la garde bourgeoise, qu’il contribue à financer, il quitte Bruxelles à la mi-octobre avec la troupe de Charles Niellon à l’attaque de l'armée hollandaise en fuite. Leur détermination oblige les Hollandais à se replier sur Anvers, sans prendre Lierre. Gravement blessé le 24 octobre à la bataille de Berchem, près d’Anvers, il meurt dix jours plus tard après avoir été amputé d'une jambe, touchée de plusieurs impacts.
Premier membre de la haute noblesse belge victime des combats, il est considéré comme un héros national par les nouvelles autorités. Un mausolée de marbre blanc, œuvre du sculpteur Guillaume Geefs, qui le représente blessé, lui est élevé dans l’une des chapelles latérales de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule.
En 1898, on inaugure un monument à sa mémoire, érigé au côté sud de la place des Martyrs, à Bruxelles, portant l’inscription : « Frédéric de Merode, mort pour l’indépendance de la patrie ». Le monument au comte Frédéric de Merode, dessiné par Henry Van de Velde et dont les volutes sont caractéristiques de l’Art nouveau, comporte un portrait de profil de Frédéric de Merode en médaillon et une statue qui représente un volontaire vêtu de la blouse distinctive, tous deux sculptés par Paul Du Bois.
À Malines, l'ancienne Koestraat (Rue de la Vache) a été rebaptisée d'après Frédéric de Merode (Frederik de Merodestraat).
Il décède à Malines le 4 novembre 1830, à l'âge de 38 ans.

mercredi 8 juin 2016

Le Lion belge

Le Lion belgique est une figure emblématique symbolisant les XVII provinces des anciens Pays-Bas et une représentation cartographique traditionnelle des grands Pays-Bas, nommés aussi Pays-Bas belgiques, qui est représentée sur les cartes sous la forme d'un lion dont la silhouette correspond à la forme générale du pays. Mais il faut noter que le lion héraldique est un animal très répandu dès le 12ème siècle dans les fiefs des Pays-Bas.
Même si aujourd'hui le terme Belgique est lié au royaume du même nom, ce ne fut pas toujours le cas. Le nom se réfère à l'ensemble des Pays-Bas avant que ses parties méridionale et septentrionale se séparent et que la partie méridionale perde des territoires au profit du Royaume de France. D'ailleurs, les Pays-Bas méridionaux sont alors appelés Belgica Regia et les Provinces-Unies du nord Belgica Foederata. Le Royaume uni des Pays-Bas, créé au Congrès de Vienne en 1815 pour reconstituer les ancien Pays-Bas bourguignons, s'appelait officiellement en français Royaume des Belgiques.
L'adjectif belgique est alors le synonyme de néerlandais, comme c'est le cas pour les États-Belgiques-Unis qui se nomment Verenigde Nederlandse Staten. La traduction usuelle de la langue néerlandaise en latin est lingua belgica.
La traduction française du Orde van de Nederlandse Leeuw [Ordre du Lion Néerlandais] est l'Ordre du Lion belgique à l'époque du Royaume-Uni des Pays-Bas.
Le premier Leo Belgicus a été dessiné par le cartographe autrichien Michael Aitzinger en 1583, alors que les Dix-Sept Provinces sont en proie à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Ce dessin est inspiré de représentations plus anciennes, celles de la figure héraldique du Lion belgique qui, depuis les croisades, figure dans les armes de la plupart de ces provinces ainsi que dans celles de grandes familles comme la Maison des ducs de Bourgogne, de laquelle descend Charles Quint, et comme la Maison d'Orange-Nassau.
La carte d'Aitzinger est la première d'une suite nombreuse. Il y a quatre représentations différentes. La plus courante est celle qui présente le lion avec la tête localisée au Nord-Est du pays et sa queue au Sud-Ouest.
La seconde représentation montre un lion renversé, avec la tête au Sud-Ouest, comme c'est le cas pour le Leo Belgicus de Jodocus Hondius en 1611. La troisième est celle d'un lion assis dans une posture moins agressive, produite du temps de la Trêve de douze ans. La version la plus connue de ce Leo Belgicus est celle de Claes Janszoon Visscher, publiée en 1609 à l'occasion de cette Trêve. Cette version est entourée des blasons des différentes provinces et de paysages des Pays-Bas belgiques.
Une représentation particulariste est celle du Leo Hollandicus, le Lion Hollandais. C'est un lion à un sabre qui ne représente que la province de Hollande. Il apparaît dans les derniers moments de la guerre de Quatre-Vingt Ans, quand il devient clair que les Provinces-Unies du nord obtiendront l'indépendance confirmée lors des Traités de Westphalie en 1648. Une des premières versions de cette représentation particulière est celle de Visscher publiée en 1625.

vendredi 3 juin 2016

Sugny, d'abord luxembourgeoise, puis namuroise

Un cas particulier dans l'histoire récente de la Belgique: Une ancienne commune de la province de Luxembourg rattachée en 1977 à une commune de la province de Namur.
Il s'agit de Sugny, actuellement section de la commune de Vresse-sur-Semois.
Ce village est dans l'aire linguistique champenoise, l'une des quatre langues régionales endogènes romanes de Belgique avec le wallon, le lorrain et le picard.
Les habitants sont surnommés les macus (langage champenois), sugnygeois, sugnygeoise.
Sugny était une des seigneuries du duché de Bouillon. Son château, « Lu Tchesté d'la Rotch », datant du 8ème siècle et actuellement en ruine, fut le logis de Sir de la Bisch. Il a été vendu pour financer les croisades de Godefroy de Bouillon.
Vers 1657 se produisit le procès de la haute cour de justice de Sugny où trois femmes furent accusées de sorcellerie. Elles furent pendues et mises au bûcher au « Champ des Potaux ».
Sugny a été rattachée au département des Ardennes pendant la période française. Elle fit ensuite partie de la province de Luxembourg jusqu'en 1977 où elle fusionna avec Vresse-sur-Semois et fut ainsi rattachée à la province de Namur.
Lors de la Bataille de France pendant la Seconde Guerre mondiale, Sugny, non défendue, est prise le 12 mai 1940 par les Allemands de la 2ème Panzerdivision de Rudolf Veiel.
Lors de la guerre, les Allemands ont brûlé un moulin, dit le moulin Jean Lambert. Il porte d'ailleurs, le nom de moulin brûlé. Le village possède trois moulins: le moulin Simonis, sur la route de Membre, le moulin du Gigue (vers la France) et le moulin "brûlé".
En remerciement de ne pas avoir été bombardés lors de la grande guerre, les villageois ont érigé un domaine marial (toujours visible) dans un petit bois et ont reconstruit entre autres la grotte de Lourdes, le chemin de croix, le calvaire, saint Joseph (patron de la mort douce), sainte Bernadette, sainte Anne apprenant la lecture à la Vierge Marie, sainte Thérèse de Lisieux et la pluie de roses sur le monde, un très beau Christ Roi, le sacré-cœur... Sur la grille de la grotte se trouvent les remerciements à Notre-Dame qui datent parfois de plusieurs générations. Dans cette grotte se font encore maintenant des guérisons et même des pétrifications de roses à Sainte Bernadette.